Ce compte-rendu a été rédigé par Cassandre Bataille et Léonie Fertin, étudiantes dans le master recherche d’histoire culturelle et sociale de l’Université de Versailles Saint-Quentin.
Jean-Dominique Delle Luche, Shooting contests and urban hierarchy in the Holy Roman Empire
Christa Birkel, Closed Houses? Medieval Hospital Networks between Caritas, Economy and Politics
(Deutsche Fassung unten)
En cette dernière session du séminaire franco-allemand, nous avons eu l’occasion d’aborder deux nouvelles thématiques grâce aux travaux menés par deux historiens. Christa Birkel, nous a tout d’abord fait part de ses débuts de recherche sur les hôpitaux médiévaux et leurs liens avec les domaines de l’économie, la politique et les œuvres de charités, grâce à sa présentation intitulée « Medieval Hospital Networks between Caritas, Economy and Politics ». Dans un second temps, Jean-Dominique Delle Luche a quant à lui abordé le thème des concours de tirs, leur place et leur impact sur la société du Saint Empire Romain Germanique, avec sa présentation « Shooting contests and urban hierarchy in the Holy Roman Empire ».
Durant son intervention Christa Birkel a abordé un projet de recherche traitant des hôpitaux et de leurs liens avec l’économie, la politique et les autres associations de charité de la ville. Comme elle le précise elle-même, de nombreux travaux ont déjà été réalisé sur les hôpitaux, leur fonctionnement, et leurs liens avec le reste de la société. Cependant, cet aspect-là de l’étude reste un champ à explorer.
L’historienne, commence par souligner que l’hôpital est une institution importante dans les villes. Tout d’abord, elle permet de soigner et de venir en aide aux plus pauvres, mais aussi, car les hôpitaux apparaissent comme une communauté à part entière dans la ville. Les relations entre hôpitaux et les autres institutions s’établissent dans différents domaines et se perçoivent sous différents angles. Dans le domaine politique cela peut s’illustrer par le processus de communalisation, la représentation des hôpitaux aux conseils de la ville ou encore la nomination de membres du conseil municipal à des postes-clés de l’hôpital. Par ailleurs, l’importance et l’affiliation entre hôpitaux et politique peut aussi se percevoir par la possible mise en place d’une politique différenciée en fonction de l’appartenance politique ou religieuse d’une personne, donnant ainsi lieu à certaines discriminations.
L’aspect économique de la gestion des hôpitaux se perçoit d’abord par le fait que l’action de charité d’un hôpital dépend de ses ressources financières. Autrement dit, plus l’hôpital a de l’argent plus son œuvre de charité peut être importante. Par ailleurs, les hôpitaux peuvent aussi entretenir des activités économiques à but lucratif leur permettant à terme de percevoir des bénéfices. Comme le souligne Christa Birkel, des recherches italiennes ont notamment pu mettre en avant ces interconnexions entre les pratiques commerciales et les institutions d’accueil, de charité et médicales. Les relations entre hôpitaux et œuvres de charité sont donc déterminées par des aspects politiques et économiques menées par la ville et l’hôpital lui-même.
Dans la suite de sa présentation, Christa Birkel développe l’exemple précis de la commune alsacienne d’Haguenau et de ses établissements sociaux. Cette dernière revient sur la présence et l’histoire des différentes institutions (Ancien et Nouvel hôpital, Maison des lépreux, Auberge de la misère) en donnant pour chacune d’elles : sa date de fondation ou sa première mention dans les sources, ses objectifs initiaux et les membres de son administration. Il est ainsi possible de savoir que l’Ancien hôpital a été fondé vers 1189, que la Maison des lépreux a quant elle vu le jour dans la seconde moitié du XIIIe siècle, alors le Nouveau hôpital et l’Auberge de la misère ont pour date de fondation respective, 1328 et 1365. Par ailleurs, d’un point de vue fonction, il est aussi possible de préciser que ces dernières se divisent en trois points principaux : des services médicaux, des services de charité et un système d’accueil.
La mise en avant de ce point lui permet de souligner les différents fonctionnements, les contextes et caractéristiques de ces institutions. Par ailleurs, dans un dernier aspect de son intervention, l’historienne revient plus en détail sur les sources utilisées pour parvenir à la comparaison entre les institutions d’Haguenau. Ces sources sont en grande partie issues des Archives Hospitalières et comportent des documents administratifs et économiques, notamment des livres de comptes. L’aspect évolutif de ces institutions peut se percevoir grâce à une chronologie étendue sur quasiment deux siècles, l’archives la plus ancienne datant de 1499 et la plus récente de 1687.
En conclusion, Christa Birkel précise que les comparaisons entre ces différentes institutions mettent en avant deux points principaux : la réelle interaction entre hôpitaux, politique, économie et associations charitables ; mais également le fait que, malgré ce que l’abondance des travaux pourrait laisser penser, l’histoire des hôpitaux n’est pas une histoire close. Les travaux présentés ne sont que le début de recherches sur le sujet : ces derniers doivent être poursuivis et développés, comme l’historienne l’a elle-même signalée.
L’historien commence par préciser qu’il s’agit avant tout d’un phénomène européen qui n’est pas exclusif à l’empire germanique. Jean-Dominique Delle se concentre sur le sud de l’Allemagne où se trouvent les sources les plus riches sur le sujet. Les concours de tir sont un phénomène médiéval tardif. Cela est lié au fait que les autorités ont besoin de défendre leur ville, ce qu’ils font en s’armant. Le développement de guildes de tir sont la conséquence directe des concours. Elles sont fondées par les autorités municipales, qui organisent par la suite des concours auxquels participent différentes villes de la région.
Il existe deux types de concours de tir. Tout d’abord, un premier consistant à tirer verticalement, sur du papier mâché. On retrouve cet événement plus particulièrement dans le nord de l’Allemagne, en Livonie… Le second se focalise en Allemagne où il faut viser une cible. On doit tirer verticalement afin d’attendre la cible, avec un certain nombre d’essais. La performance est quantifiée en fonction de la position des carreaux sur la cible. Le pointeur se protège de ceux qui tirent puis il annonce les points. Le stand est mobile et la distance peut varier en fonction de la difficulté souhaitée. A Nuremberg en 1458, le vainqueur n’avait que 22,5% de succès.
Parmi les centaines d’évènements, il est possible d’identifier différents modèles. Cela se fait en identifiant la difficulté, la mesure, les prix… L’organisation ainsi que la durée du concours sont fluctuantes en fonction des villes. L’organisation et la tenue de ces événements dépendent majoritairement des villes et de leur politique vis-à-vis des concours de tirs. Ainsi, dans certaines villes les concours de tirs peuvent être plus régulièrement organisés, par exemple les autorités à l’origine des concours peuvent suivre une organisation saisonnière, ou bien rendre cet événement plus exceptionnel en l’organisant qu’une fois dans l’année. Les sources permettant de retracer ces différences sont en majorité des lettres d’invitations, qui peuvent indiquer par différents moyens graphiques la distance, la taille de la cible ou la taille des carreaux autorisés.
Par ailleurs, on sait que la distance entre le tireur et la cible correspond à la difficulté de l’épreuve. Plus cette dernière est importante, plus la portée sportive est grande. Il y a aussi des frais d’entrées et des prix. La ville ne fait pas de grands profits lors de ces concours. Elle organise alors des loteries ou encore des courses de chevaux afin de compenser, qui sont des évènements très courus par le public.
Ainsi, les concours de tir restent des évènements relativement exceptionnels ces derniers sont donc une manière pour les villes de se distinguer les unes des autres et de se mettre en réseau. La communication urbaine autour de ces concours est accélérée par l’imprimerie, grâce à l’envoi d’invitation standardidisée. Ces concours jouent un rôle central dans la diplomatie urbaine : il s’agit de réaffirmer leur statut, dans une hiérarchie urbaine relativement stable, et dans laquelle l’empereur n’intervient que peu.
Vient ensuite le temps des échanges. On questionne le temps qu’un patient passe à l’hôpital, s’il faut des qualifications spécifiques pour participer à un concours de tir, s’il y a des accidents lors desdits concours… Il a aussi été question de digitalisation de projet, de publication de livre.
Tout comme les autres séances, cette session du séminaire franco-allemand fut très instructive et les invités à l’écoute de nos questions.
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In der letzten Sitzung des deutsch-französischen Seminars hatten wir die Gelegenheit, uns mit zwei neuen Themen zu beschäftigen, die von zwei Historiker:innenn bearbeitet wurden. Zunächst berichtete Christa Birkel in ihrem Vortrag “Medieval Hospital Networks between Caritas, Economy and Politics” über ihre Forschungsarbeiten zu mittelalterlichen Hospitälern und deren Verbindungen zu Wirtschaft, Politik und Wohltätigkeitsorganisationen. Jean-Dominique Delle Luche sprach in seinem Vortrag “Shooting contests and urban hierarchy in the Holy Roman Empire” über Schießwettbewerbe, ihren Stellenwert und ihre Auswirkungen auf die Gesellschaft des Heiligen Römischen Reiches Deutscher Nation.
Während ihres Vortrags ging Christa Birkel auf ein Forschungsprojekt ein, das sich mit Hospitälern und ihren Verbindungen zu Wirtschaft, Politik und anderen Wohltätigkeitsvereinen in der Stadt befasst. Wie sie selbst sagte, wurde bereits viel über Hospitäler, ihre Funktionsweise und ihre Verbindungen zum Rest der Gesellschaft geschrieben. Dennoch bleibt dieser Aspekt der Studie ein Feld, das noch erforscht werden muss.
Die Historikerin weist zunächst darauf hin, dass Hospitäler eine wichtige Institution in Städten sind. Zum einen, weil es die Behandlung und Unterstützung der Ärmsten ermöglicht, zum anderen aber auch, weil Hospitäler als eigenständige Gemeinschaft in der Stadt erscheinen. Die Beziehungen zwischen Hospitälern und anderen Institutionen werden in verschiedenen Bereichen aufgebaut und aus unterschiedlichen Blickwinkeln wahrgenommen. Im politischen Bereich kann dies durch den Kommunalisierungsprozess, die Vertretung der Hospitäler in den Stadträten oder die Ernennung von Mitgliedern des Stadtrats in Schlüsselpositionen des Hospitals veranschaulicht werden. Die Bedeutung und Verbindung zwischen Hospitälern und Politik lässt sich auch daran erkennen, dass die Politik möglicherweise nach der politischen oder religiösen Zugehörigkeit einer Person differenziert wird, was zu Diskriminierungen führen kann.
Der wirtschaftliche Aspekt von Hospitälern zeigt sich vor allem darin, dass die Wohltätigkeitsarbeit eines Hospitals von seinen finanziellen Ressourcen abhängt. Mit anderen Worten: Je mehr Geld ein Hospitals hat, desto größer kann seine Wohltätigkeitsarbeit sein. Darüber hinaus können Hospitäler auch gewinnorientierte wirtschaftliche Aktivitäten betreiben, die ihnen letztendlich Gewinne einbringen. Wie Christa Birkel betont, konnten insbesondere italienische Forschungsarbeiten diese Verflechtungen zwischen Geschäftspraktiken und Aufnahme-, Wohltätigkeits- und medizinischen Einrichtungen aufzeigen. Die Beziehungen zwischen Hospitälern und Wohltätigkeitsorganisationen werden demnach durch politische und wirtschaftliche Aspekte bestimmt, die von der Stadt und dem Hospital selbst durchgeführt werden.
Im weiteren Verlauf ihrer Präsentation entwickelt Christa Birkel das genaue Beispiel der elsässischen Gemeinde Haguenau und ihrer sozialen Einrichtungen. Diese geht auf das Vorhandensein und die Geschichte der verschiedenen Einrichtungen (Altes und Neues Hospital, Haus der Leprakranken, Sichenhaus) ein und nennt für jede von ihnen: ihr Gründungsdatum oder ihre erste Erwähnung in den Quellen, ihre anfänglichen Ziele und die Mitglieder ihrer Verwaltung. Das Alte Hospital wurde um 1189 gegründet, das Haus der Leprakranken in der zweiten Hälfte des 13. Jahrhunderts, während das Neue Hospital und das Sichenhaus 1328 bzw. 1365 gegründet wurden. Auch aus funktionaler Sicht kann man sagen, dass sich die Hospitäler in drei Hauptbereiche unterteilen lassen: medizinische Dienste, Wohltätigkeitsdienste und ein Gastgebersystem.
Die Hervorhebung dieses Punktes ermöglicht es ihr, die unterschiedlichen Funktionsweisen, Kontexte und Merkmale dieser Einrichtungen zu betonen. Im letzten Teil ihrer Ausführungen geht die Historikerin näher auf die Quellen ein, die sie für den Vergleich der Einrichtungen in Haguenau verwendet hat. Diese Quellen stammen größtenteils aus den Archiven des Hospitals und umfassen Verwaltungs- und Wirtschaftsdokumente, insbesondere Rechnungsbücher. Das älteste Archiv stammt aus dem Jahr 1499 und das jüngste aus dem Jahr 1687.
Abschließend stellt Christa Birkel klar, dass die Vergleiche zwischen diesen verschiedenen Institutionen zwei Hauptpunkte hervorheben: die tatsächliche Interaktion zwischen Hospitälern, Politik, Wirtschaft und karitativen Vereinigungen; aber auch die Tatsache, dass die Geschichte der Hospitälern keine abgeschlossene Geschichte ist, auch wenn die Fülle der Arbeiten dies vermuten lassen könnte. Die vorgestellten Arbeiten sind nur der Anfang von Forschungen zu diesem Thema: Diese müssen fortgesetzt und weiterentwickelt werden, wie die Historikerin selbst berichtet hat.
Der Historiker stellt zunächst klar, dass es sich in erster Linie um ein europäisches Phänomen handelt, das nicht ausschließlich auf das römisch-deutsche Reich beschränkt ist. Jean-Dominique Delle konzentriert sich auf Süddeutschland, wo die reichhaltigsten Quellen zu diesem Thema zu finden sind. Schießwettbewerbe sind ein spätmittelalterliches Phänomen. Dies hängt damit zusammen, dass die Obrigkeit ihre Stadt verteidigen muss, was sie durch Bewaffnung tut. Die Entwicklung von Schützengilden sind eine direkte Folge der Wettbewerbe. Sie werden von den städtischen Behörden gegründet, die später Wettbewerbe veranstalten, an denen verschiedene Städte der Region teilnehmen.
Es gibt zwei Arten von Schießwettbewerben. Erstens einen Wettberwerb, der darin besteht, senkrecht auf Pappmaché zu schießen. Diese Veranstaltung findet man vor allem in Norddeutschland, Livland usw. Die zweite Veranstaltung konzentriert sich auf Deutschland, bei der man auf ein Ziel zielen muss. Man muss vertikal schießen, um auf das Ziel zu warten, wobei eine bestimmte Anzahl von Versuchen erforderlich ist. Die Leistung wird anhand der Position der Pfeile auf der Zielscheibe quantifiziert. Der Punkteauswerter schützt sich vor den Schießenden und gibt dann die Punkte bekannt. Der Stand ist beweglich und die Entfernung kann je nach gewünschtem Schwierigkeitsgrad variieren. In Nürnberg 1458 hatte der Sieger nur eine Trefferquote von 22,5 %.
Unter den Hunderten von Veranstaltungen können verschiedene Muster identifiziert werden. Dies geschieht, indem man die Schwierigkeit, das Maß, die Preise usw. identifiziert. Die Organisation sowie die Dauer des Wettbewerbs schwanken je nach Stadt. Die Organisation und Durchführung dieser Veranstaltungen hängt größtenteils von den Städten und ihrer Politik gegenüber Schießwettbewerben ab. In manchen Städten werden Schießwettbewerbe regelmäßiger veranstaltet, z. B. weil die Behörden, die die Wettbewerbe veranstalten, eine saisonale Organisation verfolgen, oder weil sie die Veranstaltung außergewöhnlicher gestalten und nur einmal im Jahr veranstalten. Die Quellen, anhand derer man diese Unterschiede nachvollziehen kann, sind meist Einladungsschreiben, die mit verschiedenen grafischen Mitteln die Entfernung, die Größe der Zielscheibe oder die Größe der erlaubten Kacheln angeben können.
Außerdem ist bekannt, dass die Entfernung zwischen dem Schützen und der Zielscheibe dem Schwierigkeitsgrad der Prüfung entspricht. Je größer diese ist, desto größer ist auch die sportliche Bedeutung. Es gibt auch Eintrittsgelder und Preise. Die Stadt macht bei diesen Wettbewerben keine großen Gewinne. Sie veranstaltet dann Lotterien oder auch Pferderennen, um dies auszugleichen, die bei der Öffentlichkeit sehr beliebt sind.
Schießwettbewerbe bleiben also relativ außergewöhnliche Ereignisse und sind eine Möglichkeit für Städte, sich von anderen zu unterscheiden und sich zu vernetzen. Die städtische Kommunikation rund um diese Wettbewerbe wird durch die Druckerei beschleunigt, indem standardisierte Einladungen verschickt werden. Diese Wettbewerbe spielen eine zentrale Rolle in der städtischen Diplomatie: Es geht darum, den eigenen Status in einer relativ stabilen städtischen Hierarchie zu bekräftigen, in die der Kaiser nur wenig eingreift.
Danach folgt die allgemeine Diskussion. Es wurde darüber diskutiert, wie viel Zeit ein Patient im Hospital verbringt, ob es spezielle Qualifikationen braucht, um an einem Schießwettbewerb teilzunehmen, ob es bei solchen Wettbewerben Unfälle gibt… Es wurde auch über die Digitalisierung von Projekten und die Veröffentlichung von Büchern gesprochen.
Wie auch die anderen Sitzungen war diese Sitzung des deutsch-französischen Seminars sehr informativ und die Gäste hatten ein offenes Ohr für unsere Fragen.
Cassandre Bataille et Léonie Fertin (Übersetzung durch Nils Bock)